La Bretagne en camping-car & en Famille

Carnet de Voyage de Céline
Voyager autrement

©andreas-brunn

Textes et photos : Céline Dubas

tour de La péninsule aux mille trésors
en 8 jours

Je m’appelle Céline, je suis mariée à Pascal et j’ai deux fils de 11 et 8 ans, Titouan et Macéo. Nous vivons en Suisse, à proximité de Genève. C’est sur la demande appuyée de Titouan – inspirée d’un livre dédié à la Bretagne – que nous avons décidé de faire le tour de cette péninsule aux mille trésors. Comment ? En camping-car !

Quelques recherches nous ont suffi pour dénicher le site Wikicampers qui permet la location de camping-car de particuliers à particuliers. Notre idée était de traverser la France en voiture, de louer un camping-car sur place pour une durée d’une semaine et de nous assurer de pouvoir entreposer notre voiture en sécurité dans l’intervalle.
Notre choix s’est porté sur un camping-car assez confortable, pour 4 personnes, avec un petit grill intégré (argument qui a fini de convaincre mon mari ;-)).

«Deuxième défi : s’habituer à la taille du véhicule. Ce Ford Chausson est un géant !!»

Nous avons ensuite défini notre itinéraire en fonction des envies de Titouan et en nous inspirant du blog des Zed qui avaient déjà fait la même boucle (mais sur deux semaines). Notre voyage étant prévu en pleine saison estivale (août) et notre expérience en matière de camping-car nulle, nous avons réservé par précaution 6 nuits sur 7 dans des campings. Précisons qu’en juin, certains campings affichaient déjà complets.
Vous vous demandez pourquoi nous n’avons pas directement réservé 7 nuits… ? Parce que le camping qui nous intéressait pour cette nuit-là ne permettait pas de réservation. Et que nous avions aussi envie d’expérimenter la liberté offerte par le camping-car de dormir « où on veut ». Pour parer à toute éventualité, nous avons téléchargé l’application Park4Night grâce à laquelle on peut trouver des lieux adaptés pour passer une nuit en camping-car.

Jour J

Nous retrouvons le propriétaire sur le parking d’un centre commercial de Saint-Malo. Il nous emmène vers un entrepôt situé à deux kilomètres de là où se trouve le camping-car et où notre voiture passera la semaine. L’état des lieux prend 1h30 : le temps que le propriétaire nous explique le fonctionnement du véhicule et qu’il le prenne en photo sous toutes les coutures avant de télécharger ces photos dans l’application Wikicampers.

Premier défi : s’habituer à la boîte à vitesse manuelle, nous qui avons une voiture automatique. Deuxième défi : s’habituer à la taille du véhicule. Ce Ford Chausson est un géant !!

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©Céline Dubas

Après avoir fait quelques courses pour la semaine, nous prenons la route de Paimpol, en direction du camping du Cap de Bréhat. Le trajet nous prend environ 1h40. À notre arrivée, les formalités sont liquidées en quelques minutes et les enfants filent découvrir la piscine chauffée ouverte jusqu’à 20h. De notre côté, nous faisons la connaissance des locataires des bungalows voisins de notre emplacement qui nous aident très gentiment à parquer notre monstre ! Il fait grand beau mais le vent est fort. Le thermomètre indique 19 degrés, ça nous change des 40 degrés de la Bourgogne que nous avons quittée quelques jours plus tôt. Nous avons pris un emplacement panoramique et la vue sur la manche est à couper le souffle.

Nous prenons notre repas à l’intérieur puis décidons d’aller faire une petite balade sur la plage, accessible directement depuis le camping. Pas de sable à l’horizon, la marée est basse, les enfants sont ravis de gambader sur les cailloux équipés d’une lampe de poche.

Opération couchage : Le camping-car comporte deux lits doubles avec sommier. Le premier est à l’arrière et non amovible. Il est séparé du reste de l’habitacle par une petite porte. Il y a une petite toilette – douche et une kitchenette. L’habitacle en lui-même est constitué de deux sièges et d’une table. Les sièges arrière peuvent être transformés en banquettes et les sièges avant tournés pour faire face à la table. Au-dessus de la table se cache un lit suspendu qui peut être descendu à l’aide d’un interrupteur. Il est assorti d’une échelle et de filets pour éviter toute chute. C’est là que nous installons les enfants.

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©Céline Dubas

Jour 2 - dimanche
Direction Perros-Guirec

Dès le réveil, une fois le petit déjeuner pris, la vaisselle faite et le réservoir d’eau du véhicule rempli, les enfants ne pensent qu’à une chose, retourner à la piscine. Nous en profitons pour prendre un café/thé sur la petite terrasse qui surplombe la piscine et la mer. Mais le temps passe, nous devons lever le camp à 12h. Le moment est donc venu de rentrer au camping-car et de se préparer au départ. Sans oublier de vider le bac des toilettes chimiques !

Nous voici partis en direction de Perros-Guirec. C’est la nuit pour laquelle nous n’avons pas de réservation. Nous visons un camping à Trégastel, le camping Tourony. Quand nous arrivons sur place, tout est plein. L’endroit est très touristique et particulièrement apprécié des camping-caristes. Nous nous rendons dans deux autres campings, tous deux pleins. Il y a une aire dédiée aux camping-cars mais elle ne nous séduit pas. 
Nous repérons un parking à Ploumanac’h sur lequel stationnent déjà d’autres camping-cars. Le stationnement y est interdit entre 19h et 9h, mais cela fera l’affaire pour la journée. Repas de midi sous le paravent du camping-car puis départ pour la fantastique plage de Ploumanac’h (à une bonne demi-heure de marche). Quel plaisir ! Exactement les paysages que nous cherchions sur la côte de granite rose.
Le coin est plutôt touristique avec des restaurants et terrasses plus ou moins huppés, mais la foule n’est pas aussi dense qu’on pourrait le penser. Nous partons nous promener dans les rochers de granite rose. Magnifiques. Depuis l’un des rochers, on devine un peu plus loin le phare Men-Ruz que l’on voit souvent sur les photos de la région. Ce phare est situé sur le sentier des douaniers entre Ploumanac’h et Perros-Guirec. Nous décidons de revenir au coucher du soleil.

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©Céline Dubas

Nous repérons un autre parking, un peu plus proche de la plage et sur lequel il est autorisé de stationner jusqu’à 1h du matin. Nous y déplaçons le camping-car puis retournons manger près de la plage, dans la crêperie du Cabestan. Le coucher du soleil est annoncé pour 21h45. Nous le voyons descendre depuis la plage puis nous nous dirigeons vers le sentier des douaniers. Nous ne sommes clairement pas les seuls à y avoir pensé, mais il y a de la place pour tout le monde. Les gens s’éparpillent sur ces magnifiques cailloux roses, nous grimpons jusqu’au phare. Cette soirée restera gravée dans nos mémoires tant les paysages sont époustouflants.

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©Céline Dubas

Retour au camping-car à pied, on prépare les enfants pour aller au lit et on les installe sur leur siège pour rouler de nuit. Nous partons en direction de Lannion et trouvons heureusement un parking à l’entrée de la ville. D’autres camping-cars s’y trouvent déjà, ce sera parfait pour la nuit. Merci Park4Night.

Jour 3 – lundi
Direction Huelgoat

Au petit matin, nous reprenons rapidement la route en direction de notre prochaine étape Huelgoat et dénichons une chouette place de pique-nique/jeux dans un petit village voisin, idéale pour le petit-déjeuner. Nous traçons ensuite jusqu’à Huelgoat et nous nous installons au camping de la Rivière d’Argent. Le camping est 3 étoiles et nous nous y sentons tout de suite bien. Notre emplacement est ombragé – évidemment, nous sommes au cœur de la forêt aux mille légendes de Huelgoat. Les enfants filent à la piscine, nous préparons le repas.
En fin d’après-midi, départ pour une balade le long de la Rivière d’Argent à la recherche de la Mare aux Fées et du Gouffre. Les enfants gambadent, trempent leurs pieds dans la rivière. Le sentier est large et la promenade très agréable. La Rivière d’Argent chemine au travers d’énormes roches de granite. Le paysage a définitivement quelque chose de magique !

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©Céline Dubas

Jour 4 – mardi
Direction Plougastel-Daoulas

Au petit-déjeuner, nous nous délectons des petits pains au chocolat et croissants commandés la veille et des œufs vendus en vrac à la petite épicerie du camping. Nous levons ensuite le camp avec l’envie de nous arrêter un moment dans le village de Huelgoat qui nous a séduits la veille. Sis au bord du lac d’où s’écoule la Rivière d’Argent, il est charmant. Nous nous garons à proximité du « Champignon » (de granite) et effectuons un autre tronçon des nombreuses balades de la forêt du Huelgoat. Nous découvrons la Roche Tremblante (une énorme pierre de 137 tonnes qui bouge légèrement sur son socle !) et la Grotte du Diable. Une pizza prise sur la place centrale et quelques courses plus tard, nous voici prêts pour rejoindre Plougastel-Daoulas, notre prochaine étape.

Arrivés au camping Saint-Jean, nouvelle baignade pour les enfants, douche, lessive et repas devant le camping-car. La piscine ravit les enfants avec ses trois toboggans. Une soirée crêpes est proposée au restaurant du camping, mais nos pizzas de midi étaient déjà bien copieuses, nous optons donc pour un repas léger 😉 Le camping borde un bras de mer surmonté d’un grand pont qui rejoint Brest. Une brève escapade nocturne nous permet d’en découvrir les rives.

Jour 5 – mercredi
Direction la presqu’île de Crozon

Nouveau réveil dans le camping-car. On commence à être bien rodés, le rythme est pris. Les enfants retournent se baigner puis se chargent de la vaisselle du petit-déjeuner. Nous gérons l’électricité, la recharge d’eau, les eaux usées, etc. Puis départ pour la presqu’île de Crozon. Sans objectif précis, nous passons par Crozon, puis longeons l’une ou l’autre plage où nous ne trouvons aucune possibilité de nous parquer. Nous continuons jusqu’à Camaret-sur-mer. À l’entrée de la ville, un panneau annonce un parking prévu pour accueillir 75 camping-cars. Nous suivons les indications, traversons la ville et nous retrouvons aux abords d’un « champ de menhirs ». Le parking est confortable mais payant, nous trouvons finalement une place gratuite, à l’entrée du chemin qui mène à la plage. Le pied !

La chaleur est accablante – une première en Bretagne cette canicule ! – et les alentours du camping-car peu propices à y installer tables et chaises. Nous choisissons de manger à l’intérieur, il fait plus frais. Repas, vaisselle, maillots de bain, direction la plage. Le sentier passe aux abords des ruines d’un château puis descend en pente douce jusqu’à une plage magnifique au nord de la pointe Penhir. La plage n’est pas surveillée et la baignade y est interdite, ce qui n’empêche pas une foule d’y être rassemblée ! Nous soupçonnons, à défaut d’avoir plus d’informations, que les courants marins peuvent parfois être dangereux et surveillons les enfants de près pendant la baignade. Une grosse heure plus tard, nous regagnons le camping-car. Nous avons encore une heure de route pour rejoindre la baie de Douarnenez.

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©Céline Dubas

Nous passons à proximité du Ménez Hom, un mont de 330 mètres de haut, et savourons la splendide vue qui s’offre à nous sur la presqu’île de Crozon et la baie de Douarnenez. Nous arrivons au camping un peu après 19h. Les formalités sont comme d’habitude très rapides, les enfants filent à la piscine. Après une bonne douche, l’heure est à l’apéro puis au repas. Le camping est agréable et ombragé et les services nombreux. Seul bémol, nous ne sommes pas au bord de la mer.

Jour 6 – jeudi
Direction la pointe du Raz

Nous changeons chaque jour de camping mais notre rythme est très similaire d’un jour à l’autre. Réveil, récupération d’une baguette ou de viennoiseries commandées la veille à l’épicerie, baignade pour les enfants, vaisselle et rangement du camping-car pour être prêts à lever le camp au plus tard à midi. Notre programme du jour : aller jusqu’à la pointe du Raz, longer la baie d’Audierne et lézarder sur la plage de la Torche, réputée pour le surf. La pointe du Raz est l’extrémité la plus à l’ouest de l’Europe. Nous y sommes en 30 minutes depuis Douarnenez et ça valait carrément le détour. Une heure de route supplémentaire nous permet d’atteindre la plage de la Torche. Sans grande surprise, l’endroit est très fréquenté et les parkings pleins. Tout le monde se gare en bordure de route, nous compris ;-(

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Plage de la Torche ©Céline Dubas
«Ici impératif de prendre son propre rouleau de papier pour se rendre aux toilettes.»

Nous mangeons un morceau dans le camping-car, à l’abri de la chaleur accablante puis, maillots de bain et bodyboard sous le bras, nous filons à la mer à 5 minutes à pied. La plage est immense et peuplée de surfeurs de tous niveaux. L’eau est frisquette mais avec cette chaleur, c’est un bonheur de s’y rafraîchir. Une fois rassasiés d’océan, nous reprenons la route en direction de Bénodet où nous avons rendez-vous avec un ami de Pascal. Celui-ci habite dans un appartement donnant directement sur la plage principale de cette station on ne peut plus balnéaire.
Grâce à l’application Park4Night, nous nous garons sur le parking d’un établissement scolaire, ouvert aux camping-cars hors périodes scolaires.

Nous arrivons finalement à Concarneau vers 20h, au camping du Moulin d’Aurore (2 étoiles). Pas de piscine dans ce camping et le propriétaire, surpris de nous voir arriver, nous déniche finalement un emplacement. Nous prenons notre repas en admirant l’énorme pleine lune orangée qui se dessine entre les arbres. Le top. Contrairement aux campings 3 étoiles fréquentés jusqu’à présent, il est ici impératif de prendre son propre rouleau de papier pour se rendre aux toilettes.

Jour 7 – vendredi
Direction Concarneau

Au petit matin, une fois les formalités réglées, nous partons nous balader. Le bord de mer est accessible directement depuis le camping. Nous le longeons en direction de Concarneau et arrivons face au port et à la ville close. Une chose est sûre, il faudra revenir pour découvrir les plages, visiter la ville close et pourquoi pas faire un tour jusqu’aux Glénans.

Mon oncle, son épouse et leur fille sont par hasard dans la région et nous convenons de nous voir pour le repas de midi à Auray. L’application Park4Night nous fournit à nouveau un parking adapté à notre monstre. Il nous faudra marcher un peu pour rejoindre le centre, mais au moins nous sommes parqués ! Il fait une chaleur torride, mais le petit port d’Auray, en contrebas le long d’un bras de mer, est tout à fait charmant. Nous nous retrouvons dans une pizzeria du nom de Mam’Louise au service particulièrement sympathique. Il est plus de 16h quand nous nous séparons. Nous nous arrêtons à la sortie d’Auray pour faire quelques courses puis nous installons rapidement au camping Les Bruyères, à deux pas des Alignements de Carnac. Les enfants sont ravis de se jeter dans l’eau de la piscine, mais aussi de caresser les petites chèvres du camping et de s’éclater sur la tyrolienne. Le soir, c’est soirée années 80. Nous y faisons un tour et mangeons une glace.
Particularité du camping : l’épicerie-snack ne ferme qu’à 22h30 !

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©Céline Dubas

Jour 8 – samedi
Direction Saint-Malo

À peine réveillés, le compte à rebours commence. La journée s’annonce remplie car nous devons rendre le camping-car à Saint-Malo après l’avoir nettoyé et vidé. Pendant que les adultes s’occupent de ranger, vidanger, etc. les enfants testent – et approuvent – le château gonflable du camping. Nous filons ensuite découvrir (rapidement) les Alignements de Carnac. Nous empruntons le charmant chemin boisé, accessible gratuitement, qui longe les champs de menhirs.

Nous reprenons ensuite la route en direction de Saint-Malo, à environ deux heures de là. Une fois sur place, nous faisons halte dans un centre de nettoyage de véhicules. En raison de la sécheresse, le nettoyage extérieur à l’eau est interdit. Nous nous contentons donc de l’aspirateur, vidons le camping-car et nettoyons cuisine et sanitaires. Nous retrouvons le propriétaire sur le parking de Cora. L’état des lieux se fait, comme à notre arrivée, dans la fraîcheur de son entrepôt situé à 2 km de là et à l’aide de l’application Wikicampers, photos à l’appui. Nous avons dépassé de 125 km les 800 km annoncés et devons rajouter 30€ au tarif de location qui s’élevait, assurance comprise, à 1060€. Mauvaise surprise : une mini-lampe de chevet refuse de s’éteindre et c’est à nous de la payer – 150€, aïe ça fait mal !

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©Céline Dubas

Voilà, notre séjour est terminé.
Conclusion : cette première expérience camping-car en famille s’est bien passée et nous laisse plein de bons souvenirs. Installer chaque soir le camping-car dans un nouvel endroit est néanmoins exigeant et, point non-négligeable, faire près de 1000 km en camping-car est gourmand en carburant.
Nous ne regrettons pas, nous avons visité des endroits magnifiques, mais il est probablement bien plus agréable de faire ce même tour en deux semaines. Par ailleurs, nous avons l’impression d’être passés un peu rapidement dans certains endroits qui mériteront clairement une nouvelle visite.

Retrouvez le site de Céline : Textes et Compagnie

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